Une cabane dans un arbre au tronc large et fier. La saison était aux feuilles de miel. Senteur de sève, de planches âgées m’accueillant toujours chaleureusement. Mes talons frottaient contre le bois clair, le châle tombé de mes épaules. Chuchotements et retenue. Par la fenêtre béante de mon abri, un vent tiède apportait la douceur d’un temps plus frais de feuille en feuille.
Longue chevelure de blé étalée sur le sol, mon nœud bleu défait voletait sous mes lourdes mèches. Lèvres rouges assoiffées, robe au haut déboutonné, une main entre les cuisses, poitrine palpitante, brûlante, perles de sueur au creux des seins portant encore le cuivre de l’été. Les jambes tendues sous le plaisir. Doigts humides, entremêlés.
D’à genoux, il s’allongea sur moi sans un bruit, cherchant ma bouche entrouverte. Un baiser groseilles volées. Sous sa crinière se confondant avec la mienne, un visage heureux, malicieux, glissant avec ferveur au creux de mon désir. Mon parfum qu’il connaissait par cœur, goûté par une langue agile et gourmande.
Nos doigts croisés, serrés, le vent nous observant parfois dans notre folie. Le soleil de campagne, bas sur les champs, les arbres, étirait les ombres et créait une intimité juste pour nous. Nous étions jeunes, nous le resterions encore longtemps, mon frère et moi…
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