Ma harpe glissait sous mes doigts pour la dernière fois. Mes larmes roulaient sans cesse, brouillant ma vue, atterrissant sur mon jupon blanc. Dos à la fenêtre, je refusais de regarder le ciel s’obscurcir, les villes s’évanouir en un soupir, comme si le vent les emportait malgré lui.
En ces derniers instants, en cette fin du monde, je voulais que la musique résonne une dernière fois, comme ces musiciens qui avaient joué jusqu’à la fin sur le Titanic.
Ce monde, plus personne n’y croyait assez. Il avait commencé à se désagréger, à disparaître, le Pôle Nord en premier. Les hommes n’échappaient pas au fléau et partaient en poussière, peu importait ce qu’ils faisaient à ce moment précis.
Dans ma campagne australienne, les radios et chaînes de télévision s’étaient tues pour toujours. Et j’allais disparaître seule, dans l’obscurité, une dernière corde résonnant après la dissipation de mes doigts.
Dans mon dos, le bruit du soupir. Murs et meubles dans le néant. Je fermai les yeux, terrifiée…
Merci, Marie! :)
Beau texte !